"La Casa de Papel", c'est LA série espagnole qui a fait exploser les compteurs entre 2017 et 2023. Et pour la petite histoire, parce qu'on va mettre les points sur les I et les barres sur les T et la petite queue dans sur les Q dès le départ, non, ce n'est pas une série originale Netflix. Oui, je sais, ton écran affiche fièrement le logo de cette dernière avant chaque épisode, mais ça ne veut pas dire que cela est vrai.
Netflix n'a fait que racheter les droits de diffusion à Antena 3, chaîne espagnole qui a produit et diffusé la série à l'origine. Donc non, la plateforme n'a pas pondu "La Casa de Papel",. Et ce n'est pas un cas isolé. Netflix fait ça souvent, histoire de se donner un peu plus d'importance qu'elle n'en a vraiment. Quelques exemples pour la route :
- "Bodyguard" : une production de la BBC.
- "Black Mirror" : initialement produite par Channel 4.
- "Designated Survivor" : diffusée premièrement sur ABC, annulée par cette dernière et sauvée par Netflix.
- "Lucifer" : rescapée de la Fox.
- Et même "Better Call Saul" qui appartient à AMC.
Et on pourrait poursuivre la liste longtemps. Est-ce que ça aurait un intérêt ? Entre nous, aucun. Mais il me semble important de préciser que toutes ces plateformes acquièrent des droits de diffusion au sein de certains pays et ont ce besoin d'apposer sur ces séries qu'il s'agit d'une "production originale".
Un petit mensonge marketing qui m'agace tout de même surtout quand la série devient un phénomène mondial. Car non, Netflix et autres consœurs n'ont pas le monopole des productions de qualité. Elles peuvent en produire, oui, ça arrive, mai elles produisent aussi des bonnes grosses daubes. Il faut le rappeler !
Allez, passons à la suite !
C'est l'histoire d'un professeur, de braqueurs et de Dali
Donc, "La Casa de Papel" est une série diffusée initialement sur Antena 3. Elle se compose de "en gros" 5 saisons pour un total de 48 épisodes. Je dis "en gros" car entre le redécoupage des épisodes originaux lors de sa première diffusion sur Netflix et ensuite les saisons scindées en beaucoup trop de parties, pour faire languir le public, on se perd facilement. Merci Netflix pour ton saucissonnage de saisons, t'arrives à transformer un braquage de quelques jours en feuilleton de cinq ans. Bravo, champion !
Et de quoi ça parle ?
D'un braquage, évidemment. Et par n'importe lequel, le plus grand de tous les temps :
Un groupe de criminels triés sur le volet s'enferme dans la Fabrique nationale de la monnaie et du timbre à Madrid, sous les ordres d'un mystérieux génie nommé le Professeur. Leur but ? réaliser le casse le plus grand de tous les temps sans verser une goutte de sang.
Et de là, tout un tas de questions se posent :
- Qui sont-ils vraiment ?
- Vont-ils réussir leur larcin ?
- Le Professeur est-il aussi chiant que ton prof de maths de troisième ?
- Y a-t-il des histoires de fesses ?
- Pourquoi diable Tokyo parle tout le temps en voix-off ?
- Et surtout, une paëlla réussie est-elle toujours accompagnée de moules ?
Tant de questions auxquelles la série tentera de répondre... parfois maladroitement.
Le phénomène planétaire "Bella Ciao"
Bon, et toi, est-ce que tu connais "La Casa de Papel" ? Forcément !
Parce qu’à moins que tu aies passé ces 10 dernières années dans une grotte, la série doit te parler, et ça que tu l'aies vue ou non. Mais si : les combinaisons rouges, les masques de Dali, et cette chanson "Bella Ciao" que même Macron fredonnait juste avant de nous confiner pour une énième fois.
Qu'on l'ait aimée ou non, elle est devenue une série incontournable des années 2010. Elle fait partie de ces fictions qui ont créé un véritable phénomène de société. Elle a cassé les codes et franchi les portes du quatrième mur en s'immisçant pleinement dans la vie publique et même politique.
Son message, tout aussi universel que simpliste a su trouver écho dans la population. Quand je dis "simpliste", je ne dénigre en rien celui-ci. Se battre pour des valeurs humanistes et croire en ses convictions, et encore plus quand celles-ci prônent l'égalité des classes et la justice, ça me va parfaitement. Ce que je sous-entends, c'est qu'elle le fait avec ses gros sabots, sans véritable finesse.
Alors je sais bien, on n'est pas dans une série philosophique sur la condition humaine, et ce n'est pas ce qu'on lui demande non plus. Mais bordel, un peu de subtilité n'aurait fait de mal à personne. Elle pousse parfois les potards de la révolution un peu trop loin. À croire que c'était une collaboration commerciale avec la CGT. Ah c'était ça cette odeur de merguez quand je regardais les épisodes...
Bon je ne vais pas m'éterniser sur ce point. On aura pleinement l'occasion d'y revenir par la suite quand on se penchera sur le visionnage de son premier épisode, parce que crois-moi, la subtilité n'était clairement pas invitée au braquage.
Et avant d'attaquer le premier épisode, il y a un autre point sur lequel je vais m'engouffrer.
T'inquiètes je vais faire court !
Jean-Clément : "Tu ne sais pas faire court mon con. Tu nous emmerdes avec ton con... ton con... teste... ouais ton conteste à chaque fois. Parle de la série bordel. Ouais parle de La Casa de Papel un peu et surtout de Tokyo. Ah qu'est-ce qu'elle était bonne cette meuf. Je lui aurais versé de la sangria sur les ni*****...”
Wow ! Tu vas calmer tout de suite tes ardeurs, mon petit Jean-Clément. ! Rien ne va dans ton intervention. Déjà, on ne verse rien sur personne sans consentement. Et encore moins de la sangria. Ce choix me laisse perplexe d'ailleurs. Ensuite, je pense que tu voulais dire "contexte" et non "conteste". Et enfin, celle-là je te l'accorde, il est vrai que faire court ce n'est pas mon fort. Mais parfois, ce qui est long peut être bon...
Jean-Clément : "comme ma b..."
Stop ! Je ne ne pensais pas à une quéquette, mais plutôt à un match de tennis, la trilogie du "Seigneur des anneaux", des vacances en amoureux ou une coupe mulet.
Revenons à notre sujet du jour !
Un concept fort... étiré jusqu'à la corde
Avant d'attaquer l'épisode, parlons du genre de série dans lequel évolue "La Casa de Papel". À l'instar d'une série comme "Prison Break", notre série espagnole démarre avec un concept fort. Un concept parfait pour une mini-série de dix épisodes maximum, tendue, efficace et bien ficelée.
Effectivement suivre une bande de malfrats dans un projet de casse, ça tient la route sur une saison. Mais alors quand le casse devient surréaliste, que ça part dans tous les sens, avec des rebondissements invraisemblables et qu'en prime nos héros nous refont le même coup avec un autre casse et que le tout s'étend sur 5 saisons, on n'y croit plus.
Pourtant, ce que je te raconte là, c'est un résumé ultra rapide de "La Casa de Papel". C'est presque digne d'un "Prison Break" avec un Michaël Scofield qui retourne dans la prison après avoir réussi à s'en échapper.
Tout ça pour dire que pour rester crédible, ces séries devraient savoir s'arrêter à temps. Ainsi, rester percutante, offrir une seule saison de qualité et partir la tête haute. En résumé, et comme je l'ai dit plus haut se cantonner à un format mini-série.
Mais j'anticipe déjà un peu ma conclusion. Par conséquent, je m'arrête là et je te propose qu'on y aille.
Eh bien enfile ta combinaison rouge, ajuste ton masque de Dali et prépare-toi à rencontrer le Professeur. C'est parti pour le premier épisode de La Casa de Papel, alias "El Profesor dans Le compte est bon".
À la découverte du premier épisode de "La Casa de Papel"
L'épisode débute avec la présentation d'un des personnages iconiques de la série : Tokyo (Úrsula Corberó).
Tokyo nous livre sa meilleure interprétation de l'étoile de mer
Et dès les premières secondes, "La Casa de Papel" te colle une gifle visuelle : Tokyo se réveille en sursaut, sort son flingue et vise la caméra, en l'occurrence toi le téléspectateur. Tu pensais être tranquille à binge watcher ta série, eh bien non ! Tokyo t'accueille en débardeur et petite culotte. On ne va pas se mentir, il y a pire comme accueil.
L'ambiance est là également en mode rouge, signature de la maison close du coin. Mais le rouge est aussi le symbole du danger, de la future tenue de nos braqueurs, de la révolution, et bien entendu de l'amour. Oui, la sensualité est palpable. Elle est là, la série est "muy caliente"... hum...
Je me reprends, désolé !
Tokyo prend la parole. En voix-off, elle raconte son passé de braqueuse, son mec mort et sa cavale. En gros, je te la fais en très court :
"J’ai perdu mon mec dans un braquage, je suis recherchée, et j'ai les flics au cul."
On sent la tragédie, mais surtout, on sent que la meuf est résignée, presque cool. Tokyo ne pleure pas : elle pose. C'est un peu la Fonzie de "Happy Days" version Sloggi.
La mise en scène voudrait qu'on compatisse, qu'on se dise :
"Mon dieu, quelle vie !"
Mais en vrai, on se dit surtout :
"OK, donc la série commence par une tueuse sexy en tanga, narrée comme une pub pour un parfum quelconque."
Et tu sais quoi ? Ça marche. Parce que "La Casa de Papel" comprend très bien son époque : du style et des personnages impactants, le reste on s'en fout.
Tokyo quitte sa planque en mode "incognito", c’est-à-dire avec une perruque, une casquette, une capuche et des lunettes noires.
Tu m'as reconnu ? Non ? Pourtant, c'est moi François Bayrou !
En gros, la panoplie complète du témoin protégé par le FBI ou la star connue qui déambule dans la rue un lendemain de cuite. Je me suis toujours demandé si finalement ce n'était pas plus louche qu'autre chose de se trimballer avec autant d'artifices. Entre nous, tu croises quelqu'un grimé de la sorte dans la rue, et si en plus il frôle les murs tout en jetant des petits regards en coin partout, tu te doutes qu'il ou elle est louche. Dans ce cas, mon conseil, soit tu changes de trottoir, soit t'appelles Interpol.
Mais oui ma grosse tanche, ça se voit sur ton visage que tu transpires la culpabilité !
La suite confirme la tendance : la police la traque, sa mère est sur écoute, et tout ce petit monde semble prêt à déclencher l'état d'urgence juste pour elle. Vu le dispositif, Tokyo doit clairement avoir atteint les cinq étoiles dans GTA. Les hélicos et les chars manquent juste à l'appel pour compléter le tableau.
Mais pas de panique : un ballon rouge flotte à l'écran, annonçant la venue du messie des braqueurs, le Professeur. Et il arrive dans une voiture... je te le donne en mille : rouge. Parce qu'au cas où t'aurais raté le code couleur, la série te le répète : ici, tout est rouge, tout est passion, tout est symbolique. Ce qui est certain, c'est que la subtilité est morte à la page 2 du script.
Le Professeur a son style. Un savant mélange entre un comptable, un gourou de secte et un chanteur à succès des années 80. Très posé, il explique à Tokyo qu'elle est cramée, mais qu'il a le plan du siècle : 2,4 milliards d'euros à la clé, si elle accepte de rejoindre son équipe. Rien que ça ! Le mec il n’est pas là pour braquer la boulangerie du coin.
Et Tokyo répond évidemment : "Banco." Pas même un "Attends, mais t'es qui toi ?". Certes elle sait pertinemment qu'elle est dans la mouise jusqu'au cou, mais bon on ne se fie pas comme ça à un mec qu'on ne connait pas.
De notre côté, on comprend vite la philosophie de la série : la logique, c'est surfait. Quand un inconnu t'aborde dans la rue pour te proposer un braquage à 2,4 milliards, tu dis oui. Surtout s'il conduit une voiture rouge.
Attention, montage en mode clip de rock star incoming !
Défilé automne-hiver des braqueurs de Madrid !
Sur fond de musique pop-rock bien entraînante, le Professeur débarque avec sa petite troupe de malfrats. On ne sait pas encore qui ils sont, mais visiblement, ils sont cools. Comment je le sais ? Tout simplement parce que le ralenti nous le dit. Oui, ce procédé magique du cinéma capable de transformer instantanément un type banal en légende urbaine. Ici, on comprend dès les premières secondes que nos héros ne sont pas là pour compter les cailloux dans l'arrière-cour. Non, eux, ce sont les meilleurs, la crème de la crème... des rock stars, que veux-tu ?
Le Professeur, en parfait chef d'orchestre, les guide vers une grande demeure isolée, leur futur QG, là où ils vont préparer "avec minutie" leur méfait. Mais pour l'instant, aucune stratégie à l'horizon : juste du style. Comme si la série tenait à te faire passer un message pas si subtil que ça : ces gens ne sont pas des braqueurs, ce sont de véritables rock stars, des rebelles, des icônes, des demi-dieux espagnols qui avancent au ralenti comme s’ils sortaient tout droit d'un clip de Bon Jovi.
Finalement, le message est limpide : si tu veux de la finesse, passe son chemin. La série ne fera pas dans la discrétion ni la cohérence, mais dans le glamour, l'esthétique et la cool attitude. Et tout ça, on l'a déjà parfaitement compris... en seulement quelques minutes.
Nous allons enfin faire connaissance avec tout ce beau monde et leur pédigrée.
Le Professeur en pleine explication du théorème de Pythagore
Le professeur les installe dans une pièce qu'il a soigneusement agencée comme une salle de classe.
La comparaison avec l'école s'arrête là. Parce qu'ici, les élèves ne sont pas là pour réciter la table de 9. Ils ont chacun une spécialité dans laquelle ils semblent exceller. Mais si on repense à nos années collèges, ils étaient clairement ceux du fond de la classe, collés au radiateur. Oui les cancres et autres branleurs.
Et d'ailleurs, en y repensant, moi aussi j'avais souvent chaud en cours. Le chauffage, c'était mon pote. Oh bordel, mais pourquoi je ne suis pas devenu braqueur ? La voie était pourtant toute tracée. J'étais né pour ça. J'aurais pu faire partie de la team et m'appeler Plougastel Daoulas, mon blaze de voleur ! Oui car nos ami·es décident de rester dans l'anonymat les uns pour les autres en se donnant comme pseudo le nom d'une ville.
Bon trêve de digression sur mon passé que je n'ai pas eu de délinquant et recentrons-nous sur la série.
Le professeur leur explique que l'annonce à laquelle ils ont répondu les engage pour une durée de 5 mois. Cinq mois de préparation enfermés ensemble pour planifier le casse du siècle. 5 mois ! Non mais quelle horreur ! La pire colonie de vacances de ta vie. Tu connais personne, t'es coincé·e avec une bande de mecs et de meufs qui ont tous des têtes de repris de justice et un type avec les lunettes de Nana Mouskouri qui t'enferme dans une salle de classe pour te faire travailler. Franchement, au secours !
Donc, voici la bande de fripouilles. Oui je parle comme dans Mickey Magazine, ça te pose un souci ? Alors nous avons :
- Berlin, le casseur charmeur.
- Moscou, le mec qui creuse les trous et qui manie tous les outils.
- Denver, le bagarreur au rire de merde (on aura l'occasion de revenir sur ce rire quelque peu agaçant).
- Rio, le pirate informatique et celui qui fait chavirer le cœur de Tokyo.
- Helsinki et Oslo, les frangins baraqués adeptes des armes lourdes.
- Nairobi, spécialiste de la contrefaçon et accessoirement siphonnée du bocal.
- Tokyo, notre narratrice et bombasse officielle.
- Et bien-sûr, Le professeur : la tête pensante du projet, l'intello de la team.
Une fois les présentations faites, le Professeur expose son plan et l'importance capitale d'être bien perçu par l'opinion publique. Il leur explique qu'ils devront apparaître comme des "Robin des Bois modernes". Puis, il balance la grande révélation : leur cible sera la Fabrique nationale de la monnaie et du timbre.
Et c'est sur cette information que le générique débute enfin, après 11 minutes. On est peut-être sur un record. À ce niveau-là autant ne pas mettre de générique, ça n'a plus beaucoup de sens.
Bon, je ne vais pas m'attarder dessus. Il n'est pas mémorable, mais pas dégueulasse non plus. Disons qu'il fait le taf. En tout cas, il n'est pas pire que celui de "Pour être libre" et ça, c'est déjà une qualité.
On se retrouve à présent le jour du casse. Le moment qu'on attend depuis le début : celui où la série va enfin passer aux choses sérieuses. Mais avant toute chose, petit détour "artistique" de la troupe.
Nos braqueurs se lancent dans un débat interminable sur le choix du masque. Oui, ce fameux masque de Dali que tu as vu partout : sur les réseaux, les T-shirts, les mugs, et même sur le visage des gamins lors des kermesses (tout comme celui de "Squid Game" d'ailleurs). Vous êtes cons ou bien les parents ? À 6 ans, on se déguise en Pyjamasques, en princesse ou en super-héros, pas en personnage de séries pour adultes. Bande d'abrutis !
Mon coup de gueule s'arrête ici, t'inquiètes !
Donc, après un débat tout aussi long qu'inintéressant sur le choix du masque, on entre dans le vif du sujet avec le braquage du convoi qui leur permettra de rentrer dans le bâtiment tant convoité. Le convoi récupéré, en route pour le casse... ou du moins c'est ce qu'on croit. Parce qu'évidemment, la série décide qu'il faut enrichir un peu tout ça avec des personnages secondaires. Ceux-là mêmes qui vont finir otages dans la Fabrique.
Et c'est là qu'on se retrouve coincés dans un bus, avec deux adolescents en pleine montée hormonale. Ils se regardent, se frôlent... bref, ils ont envie de se lécher la glotte. C'est long, c'est chiant, et surtout, on s'en fout.
Dans la scène suivante, nous faisons la connaissance de deux nouveaux personnages qui auront une grande importance tout au long de la série : Arturo, le Directeur de la "banque" (on appellera le lieu comme ça, ce sera plus simple), et Monica, sa secrétaire.
Cette dernière est une jeune femme très sympathique et douce. Malheureusement, elle a eu la foutue idée de s'acoquiner avec son patron, ce bon gros connard d'Arturo. Ah et dès le début il va nous démontrer en beauté qu’il n'est pas que Directeur, il est aussi Roi : le roi des bons gros enculés. Car oui, notre petite Monica vient d'apprendre qu'elle est enceinte. Et qui c'est le papa à ton avis ?
Jean- Clément : "Ah ce n'est pas moi pour une fois !"
Mais... mais non ce n'est pas toi. Comment ce serait possible ? Et d'ailleurs tu n'as aucun lien de parenté avec Monica, donc je sais pertinemment qu'elle ne va pas t'attirer, triple buse de consanguin.
Eh bien oui, le père c'est ce bouffon d'Arturo.
Pleure, tu pisseras moins enfoiré !
Et le type il n'est pas très content d'apprendre l'heureuse nouvelle. Parce que oui, le roi des enfoirés est marié, a des gosses, et surtout une image à tenir : celle du patron modèle, qui se tape quand même sa secrétaire entre deux réunions. Donc il se plaint, il n'est pas content. Oh pauvre petit loulou, il fait sa petite crise. Pourtant t'étais bien content quand tu te déhanchais sur les reins de Monica, à moitié affalé sur ton bureau avec ton pantalon de costard aux chevilles et ta doudoune sans-manches de cadre supérieur. Assume, sale connard !
Je respire, je me calme. Tout va bien ce n'est qu'une série !
Pendant que Monica et Arturo se déchirent, nos intrépides casseurs pénètrent enfin dans l'enceinte de la banque. Le plan paraît bien ficelé. Je reste néanmoins circonspect devant l'incompétence des gardes. Tokyo et Nairobi débarquent déguisées comme des voitures volées avec des perruques de chez la Foir'Fouille, mais ça ne semble pas les interpeller. Ah des bonnes recrues si tu veux mon avis.
Après 24 minutes de prélude, le casse démarre enfin. Au moins on n'aura pas attendu toute la saison, c'est déjà un bon point. En attendant c'est le concept que vendait la série. Bon déjà, elle nous fourvoie avec une multitude de flashbacks pour nous présenter les personnages et les préparatifs du casse, il n'aurait plus manquer qu'elle nous fasse languir pendant toute une saison pour le cœur du braquage.
Jean-Gaspard : "Attends mon p'tit gars, tu es en train de démonter le concept de la série ? Parce que si c'est le cas, c'est que tu n'as rien compris. "La Casa de Papel" est la série culte par excellence. Elle a tout inventé, son histoire est complètement dingue, il n'y a rien eu de mieux avant et il n'y a rien eu de mieux depuis. Donc ne t'avise pas trop à la critiquer, je t'ai à l'œil."
Je me demandais quand tu allais débarquer ici-même. Je sais parfaitement, mon cher Jean-Gaspard, que tu voues un culte à cette série espagnole et plus largement à toutes les séries Netflix. Mais tu sais il y a des choses bien plus importante dans la vie. Et entre nous, "La Casa de Papel" n'a rien inventé...
Jean-Gaspard : "Comment oses-tu ?"
Stop. On s'arrête là. On se déconnecte de son compte Netflix, on éteint la télé et on va prendre l'air. Oui là-bas, au bord de la falaise, tu verras, la vue est magnifique !
Alors que nos braqueurs sèment la zizanie dans la banque, la panique gagne Le Professeur et Tokyo. En effet, la gamine du bus manque à l'appel. Or, elle est un pion essentiel du plan machiavélique du Professeur.
Eh bien figure-toi qu'il s'agit des ados de tout à l'heure, et que la fille est dans les toilettes en train de jouer à touche pipi avec un camarade de classe. Bon il s'avère que ce dernier est un bon gros connard et qu'il veut envoyer des nudes de la nana à tout son réseau. En attendant elle aurait dû le voir venir. Le type a clairement la tête du salaud. Ça n'excuse en rien le geste de celui-ci, qui mérite un châtiment digne de ce nom. Ne tergiversons pas, coupons-lui les couilles !
Une fois tout rentré dans l'ordre, Berlin se présente aux otages comme le responsable des opérations. Force est de constater que le mec a un sacré charisme. Il a la prestance, la voix, la classe, et l'intelligence. Le genre de personnage qu'on adore détester mais qu'on écoute religieusement. Pour moi, c'est un très bon point !
Pendant ce temps, dans les entrailles de la banque, Moscou réussit à à forcer l'accès au coffre-fort. Et là, son fils, Denver, nous présente alors toute l'étendue de sa connerie. Le gars se jette sur les liasses de billets et mime une scène de levrette... devant son père. Oui, tout à fait, devant son père.

Regarde Papa, je t'imite avec maman...
Alors déjà, niveau timing, c'est foireux. Ensuite, comme dirait les ados de maintenant : "c'est gênant !". Le tout accompagné de son rire idiot. Non mais, mec, c'est ton daron, pas ton pote de soirée ! Tu pratiques des partouzes en famille ou bien ? T'es de la famille de Jean-Clément ?
Heureusement, Moscou recadre fiston sur les enjeux du moment. Et pendant que Denver retrouve un semblant de dignité, retour du côté de Berlin : il demande à Monica de reprendre son rôle de secrétaire en feignant un problème technique à la banque qui justifie la fermeture du bâtiment.
Nouvelle scène, nouveau flashback : la série nous propulse cette fois du côté de Tokyo et Rio. Et pour illustrer leur "connexion émotionnelle", "La Casa de Papel" nous rejoue sa scène fétiche : Tokyo en tee-shirt et petite culotte, et ce pour la deuxième fois en un seul épisode. On a compris, merci ! Úrsula Cordebó, est tout à fait charmante, inutile de le rappeler toutes les dix minutes à grands renforts de sous-vêtements. Tu essayes de nous démontrer quoi ? Que si tu ne restes pas pour le scénario, tu resteras pour te rincer l'œil. C'est malin, y a pas à dire, ils ont compris comment faire rester le téléspectateur lambda : de l'action, des armes, des rebondissements à foison et du cul. Bravo !
Je te passe les détails de cette scène entre nos deux tourtereaux car ce n'est pas bien passionnant. En résumé : Tokyo explique à Rio qu'ils ne sont "pas vraiment un couple", qu’ils ont bien baisé pendant cinq mois et qu'il est grand temps de se concentrer sur le casse. Trois secondes plus tard, elle se ravise et elle lui saute sur le poireau.
Que veux-tu ? Tokyo, c'est une femme pleine de mystères, de contradictions et de pulsions.
On arrive enfin au cœur du sujet : le grand plan du Professeur. L'idée : faire croire aux autorités et aux otages qu'il s'agit d'un simple braquage mené par une bande d'amateurs. L'objectif réel : rester enfermés à l'intérieur de la banque. Pourquoi ? Mystère pour l'instant.
En attendant, tout ne se passe pas comme prévu et les échanges de coups de feu ne réussissent pas à nos amis. Ils brisent donc la première règle donnée par Le Professeur : ne tuer ou blesser personne !
C'était pourtant simple, non ?
Se pose alors la question du positionnement proposé par la série concernant le Professeur. Il est présenté comme quelqu'un qui a tout prévu, tout calculé, tout anticipé pour que son plan se déroule sans anicroche. Et pourtant, dès le départ, sur un détail qui semble pourtant essentiel, il se passe un drame. Tu croyais quoi mec ? Tu pensais que tes gars pouvaient tirer en l'air pour "faire diversion" sans que la police riposte ? Tu t'attendais à ce qu'ils applaudissent ?
Et sur cette dernière scène tragico-risible s'achève le premier épisode. Plusieurs questions se posent alors à nous :
- Ce cliffangher n'est-il pas uniquement présent pour nous faire rester et nous pousser à lancer le deuxième épisode ? Spoiler : si !
- Le Professeur a-t-il déjà mis des heures de colle à ses élèves les plus indiscipliné·es ?
- Nos braqueurs vont-ils toutes et tous s'en sortir vivant·es ?
- La production a-t-elle eu une collaboration commerciale avec les culottes de la marque Aubade ?
- Et surtout, est-ce le véritable rire du comédien interprétant Denver ?
Autant de mystères qui te pousseront très probablement à poursuivre la série.
Pour ma part, j'ai déjà donné. Si j’ai un seul conseil à te donner : arrête-toi à la saison 1. Après, ça devient comme un défilé de la CGT qui entonne "Bella Ciao" : long, répétitif et ça pue la merguez !
Alors, ça valait le coup de revoir le pilot de "La Casa de Papel" ?
Donc tu l'auras bien compris, si tu te cantonnes à la première saison, tu auras droit à une série qui vaut le détour. Certes tu ne connaitras pas la destinée de certains personnages, mais est-ce vraiment grave ? Franchement non. Parce qu'entre nous, mieux vaut rester sur une bonne impression plutôt que de voir tes personnages préférés devenir des caricatures d'eux-mêmes qui évoluent dans un univers aux multiples rebondissements absurdes, le tout avec avec des monologues révolutionnaires tout droit extraits du "parfait petit communiste pour les nuls".
Je l'ai déjà exprimé en introduction de cet article et dans L'abécédaire des séries qui ont duré trop longtemps (3/5), "La Casa de Papel" aurait pu être une bonne série du genre action, braquage, à la fois nerveuse, bien rythmée et efficace. Mais au fil des saisons, elle s'est engouffrée dans une surenchère grotesque, répétant sans cesse les mêmes ficelles jusqu'à se parodier elle-même. Ce n'est que mon avis, mais "La Casa de Papel" a commis la même erreur que "Prison Break". Si elle s'était arrêtée à la saison 1, elle aurait pu rejoindre le panthéon des séries marquantes. Au lieu de ça, elle s'est transformée en soap à slogans révolutionnaires, conçu pour faire vibrer les fans de Che Guevara en manque de sensations. Et honnêtement, c'est triste !
Bref, si tu veux vraiment profiter de la série, arrête-toi à la première saison, imagine ta propre fin et passe à autre chose. En tout cas, c'est le conseil que je te donne. Parce que je suis aussi là pour toi. C'est à ça que sert ce genre d'article :
- Te donner envie d'aller plus loin dans certaines séries.
- Te conseiller de ne pas aller au-delà de la saison 1. C'est notre cas ici !
- T'empêcher de faire la pire erreur de ta vie en te lançant corps et âmes dans une fiction de piètre qualité. Oui, oui je parle de toi "Pour être libre". Et de toi aussi "Manimal" ! Y en a plein, je sais !
Alors, en résumé :
Les aspects positifs de cet épisode
- Le scénario avance vite, on entre rapidement dans l'action.
- Les personnages, sans être véritablement creusés pour l'instant, donnent envie de les connaitre un peu plus.
- L'intrigue laisse entrevoir de nombreux rebondissements, promettant un vrai potentiel.
- Et bien sûr, impossible de ne pas saluer la qualité irréprochable du coton des petites culottes de Tokyo. La production a le sens du détail.
Bref le pilot tient la route. Ce n'est pas la série du siècle, mais on passe un bon moment devant un braquage assez bien ficelé et une mise en place efficace.
Les aspects négatifs de cet épisode
- La voix-off de Tokyo. Ce procédé de narration explicative est courant que ce soit au cinéma ou dans les séries télévisées. De prime abord, ça ne me dérange pas. Il peut avoir son utilité. D'ailleurs dans "La Casa de Papel", ça me convient la plupart du temps. Malheureusement, il est utilisé à outrance, comme si la série avait besoin de tout nous expliquer, tout contextualiser, nous prendre par la main à chaque instant. Bordel, laisse-nous respirer, laisse-nous interpréter, laisse-nous imaginer. À la longue, les interventions de Tokyo fatiguent.
- On a envie d'en savoir plus sur les personnages. On a envie de les connaître. Mais on sent déjà poindre les archétypes lourdingues et les comportements répétitifs qui deviendront vite insupportables.
Pour conclure, revoir ce premier épisode de "La Casa de Papel" n’a pas été éprouvant. Loin de là. Il y a de bonnes idées, un rythme soutenu, une mise en scène plutôt soignée. Est-ce que pour autant je vais me lancer dans le visionnage de toute la série ? Certainement pas ! Uniquement de la saison 1 alors ? Non plus !
La série espagnole fait partie de ces séries que j’ai vu une fois et qui ne mérite pas plusieurs visionnages. Mon temps est précieux, j'ai d'autres priorités. D'ailleurs, je vais aller compter les vers de terre de mon lombricomposteur et voir si Tokyo s'est enfin accouplée avec Michaël Scofield.
Oui, j'ai donné un petit nom à chacun de mes vers et comme ça je fais des fusions de séries. Ici, j'obtiens "Prison de Papel"... Mais non, qu'ai-je donc fait ? C'est un cauchemar...
Sur cette vision d'horreur, je m'arrête ici pour "La Casa de Papel". Je te donne rendez-vous le mois prochain pour le pilot d'une nouvelle série. D'ici là, profite de la vie, méfie-toi des filles qui t'accueillent en petite culotte et bisous !