Lost, le pilot : ce que personne ne t’a jamais dit sur ce premier épisode culte

lundi, 12 mai 2025 18:03
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Dans la vie, il y a des séries de merde, des séries cultes, et puis il y a entre les deux : Lost. La série qui a traumatisé une génération de fans, frustré les amateurs de réponses claires, et donné une aura mystique à une simple île. Aujourd’hui, on replonge dans le tout premier épisode de ce phénomène télé, entre naufragés clichés, mystères en pagaille et grosse commission dans les toilettes de l’avion.

Quand on parle des séries qui ont marqué les années 2000, impossible de passer à côté de "Lost" ou "Lost, les disparus" dans sa version française. Diffusée aux États-Unis de 2004 à 2010 sur ABC, elle débarque en France durant l'été 2005, sur TF1, prête à retourner nos cerveaux.

Et je peux t'assurer que c'était bel et bien l'été : il faisait chaud, je m'en souviens très bien. La série était diffusée le samedi soir et nous trépignions d’impatience chaque samedi de cet été-là pour découvrir le prochain épisode de cette série énigmatique et captivante. Mais j’aurais l’occasion de revenir sur ces deux adjectifs plus tard. Car ce qui nous intéresse pour l’instant, c’est pourquoi je me souviens parfaitement que nous étions en été.

Eh bien figure-toi que j’ai en mémoire un de ces samedis soirs où avec ma copine de l’époque, qui est toujours celle de maintenant d’ailleurs... si tu passes par-là je t’embrasse. Euh, c’est moi où c’est une expression de grand-mère ? Ouais donc j’te claque la bise ma gow... j’en fais un peu trop là, non ?

Bref, ce fameux samedi soir, nous nous étions prévus une petite soirée en amoureux devant "Lost". Et alors qu’il faisait une chaleur à crever en ce mois de juillet, nous avons regarder "Lost", non pas avec une bière fraîche ou un mojito à la main, mais en mangeant une merveilleuse et opulente raclette. Et contre toute attente, ce souvenir de sueur, de fromage fondu et de crash d’avion reste l’un de mes souvenirs les plus marquants de série. Merci, "Lost", pour cette première raclette estivale et ce grand moment de complicité conjugale.

Donc j’imagine que tout ça te fait une belle jambe et que t’aimerais que j'entre un peu plus rapidement dans le vif du sujet.

Pour commencer, de quoi parle la série. Voici son synopsis :

"Le vol 815 de la Oceanic Airlines s'écrase en plein milieu des îles du Pacifique. Les survivants du crash doivent à présent vivre ensemble et survivre sur cette île qui semble inhabitée, mais qui recèle de nombreux secrets…"

Pas révolutionnaire sur le papier. Mais diablement efficace pour glisser du mystère, de l’aventure, et cette dose subtile de What The Fuck qui allait devenir la marque de fabrique de la série. Mais que puis-je te dire de plus sans dévoyer le reste de l'intrigue ? Et c’est bien là qu'il serait dommage que je t’en dise trop car l’intérêt de la série réside dans ses secrets qu’elle va nous dévoiler tout au long de ses 6 saisons.

En effet, chaque épisode balançait de nouveaux éléments inexpliqués : une fumée noire, une trappe mystérieuse, un ours polaire en pleine jungle, etc. Cette structure en mode "Tiens prends ça dans les dents et essaie de comprendre" deviendra une arme narrative qui fera mouche pendant plusieurs saisons... avant de se retourner légèrement contre elle-même car les scénaristes nous ont peut-être un peu pris pour des cons... mais ça, c'est une autre histoire !

Quoiqu’il en soit, "Lost"a été un véritable phénomène de société à l'époque. Époque quasiment révolue où l'on suivait les séries épisode après épisode en attendant le suivant la semaine qui suit.

C'était bien avant l’avènement du binge-watching, où tu peux enchaîner huit saisons en trois nuits en ruinant ta santé mentale et sociale. En ce temps, "Lost" imposait alors une attente quasi-religieuse : en France, deux épisodes par semaine. Et, c'était LE rendez-vous.

Entre ces deux épisodes ? On se faisait des noeuds au cerveau, on spéculait sur ce qui allait bien pouvoir se passer. On se rendait sur Internet pour consulter des blogs (ou ouvrir le nôtre pour les plus fervents d’entre nous), on inondait des forums, on rédigeait des analyses de 25 pages sur la symbolique de tel ou tel micro événement de la série. En d'autres termes, on faisait tout ça pour échanger avec d’autres fans et présenter nos propres interprétations.

C’est ainsi qu’il y avait des communautés de fans. Il y avait de la vie autour d’une série pendant des mois à l’époque, pas uniquement pendant deux semaines après la sortie de l’intégralité de la saison comme c’est le cas actuellement. Ouais je fais mon vieux con et alors ? Je n’irai pas jusqu'à dire que c’était mieux avant... oh et puis si, je le dis : c’était mieux avant. Traite-moi de boomer j’aime ça !

Ce qu’on peut retenir de tout ça, c’est que "Lost" a, à sa façon, dynamité la relation entre téléspectateurs et fictions, incitant chacun à devenir acteur de la série. Elle a prouvé qu'on pouvait fédérer des communautés entières autour d’une série en semant juste assez d'intérêt pour exciter tout le monde.... le tout sans jamais tout expliquer. Ah oui parce que si tu veux des explications sur tous les phénomènes étranges qui parsèment la série, tu peux toujours courir. Tu auras des pistes, quelques clés et puis tu n'auras parfois rien. Soit les scénaristes ont oublié de résoudre une énigme, soit ils n’en avaient rien à foutre, soit eux-mêmes ne savaient pas trop où ils allaient. Pour ma part, je pense que c’est la dernière option. Quoiqu'il en soit, ça n’a pas empêché la série de faire parler d’elle, bien au contraire.

Bon, et à toi le fan de séries, que puis-je te raconter de plus que tu ne connaisses pas déjà ?

La série a suscité tellement d’engouement et d’analyses qu’elle est connue de toute une génération. Alors, est-ce que pour autant tout a été dit sur "Lost" ? Oui. Est-ce que tout ce qui a été dit était pertinent ? Absolument pas. Entre les analyses pseudo-philosophiques, les thèses de sociologie sur les interactions des survivants sur l'île, et les querelles de forums dignes d'un débat présidentiel, "Lost" est devenue plus qu'une série. Elle est un véritable sujet d’étude, un générateur de polémiques, bref tout ce que le meilleur et le pire peuvent provoquer chez l’Homme

Allez, trêve de blabla sur "Lost" car on n’est pas là pour refaire le match. Non, aujourd'hui, je te propose de faire mieux : revivre ensemble le tout premier épisode de "Lost". Voir si, vingt ans après, il tient encore debout. S’il envoie toujours autant du rêve. Ou s’il sent plutôt le Morbier grillé dans le caquelon de la raclette.

Prêt.e à embarquer ? C’est parti !

À la découverte du premier épisode de "Lost, les disparus"

L’épisode débute par le générique de la série, aussi culte que dégueulasse. On ne va pas se mentir, "Lost" est certes une série aux multiples qualités, mais s’il y a un domaine où elle n’a clairement pas tenté de décrocher un Emmy, c’est bien son générique. Non parce que franchement, soyons honnêtes : c’est moche. Il se résume à :

  • Un fond noir.
  • Une typo blanche.
  • Une espèce de glissade 3D façon Windows 95.
  • Et une musique ? Oui enfin c’est vite dit. On ne peut pas vraiment parler de composition à ce niveau-là.

Et pourtant... Eh bien ça marche !

Parce que malgré sa laideur criante, ce générique arrive à créer une ambiance. C’est à la fois minimaliste, dérangeant et presque malaisant. On sent qu’il se trame quelque chose. À l’image du générique de "La quatrième dimension" avec son fond noir, ses éléments, comme la porte, qui vacillent et ce titre en blanc qui fonce sur l’écran. "Lost" n’a pas la même qualité, mais dans un sens on s’en rapproche. Avec ce générique, on sait pertinemment qu’on est très loin de l’univers de "Amour, gloire et beauté".

Alors oui, on pourrait dire que J.J. Abrams ne s’est clairement pas foulé. Le mec a dû pondre ça entre deux cafés et une partie de Qui est-ce ? D’ailleurs ne s'est-il pas inspiré des personnages clichés de ce jeu culte pour ses personnages et donc son casting ?

Mais malgré tout, il a réussi à créer une ambiance. C’est moche, on est tous d’accord là-dessus, mais ça te met tout de suite dans l’état d’esprit : ici, tu vas être paumé, et pas qu’un peu. Il te balance direct dans le bain sans chichi. Tu mets les pieds dans une série où rien ne sera confortable, même pas l’intro. Donc, J.J., je n’irais pas jusqu’à dire GG, ton générique n’est certes pas esthétique, mais il est redoutablement efficace. Franchement, c’est déjà pas mal pour quelques lettres blanches qui flottent dans le vide.

L’épisode commence sur un œil. Cet œil, c’est celui de Jack, notre héros. Parce qu’en matière de prénoms de héros américains, c’est soit Jack, soit John. Le mec pourrait s’appeler Kevin ou Dylan, mais non ! Jack, ça claque, c’est direct, c’est viril... enfin aux states. Je te renvoie à l’article que j’avais écrit il y a quelques années à ce sujet pour mieux comprendre tout ça.

Jack se réveille couché dans la jungle, dans un costume froissé qui sent le voyage en classe affaire. Il se lève et trouve dans sa poche une mini bouteille d’alcool. Apparemment il aime la téquila le bougre. Et d’un coup, il part en courant. Normal. Pas de vertiges, pas plus de panique que ça, pas de réflexion genre "Tiens, où suis-je ? Suis-je en vie ? Qui suis-je ?". Non. Le mec, il part faire un petit trail improvisé dans la jungle tropicale, comme si c’était un dimanche matin.

Et là, toi, tu te dis : "Mais pourquoi il court ce con ?"

Aucune idée. Mais ça marche... enfin ça court ! Eh bien oui, parce qu’à ce moment-là, la série joue sur l’urgence de la situation. On n’a pas le temps d’être logique, on est dans le chaos. Et Jack, lui, il veut vivre et découvrir où il est, ce qu’il s’est passé et d’où proviennent ces bruits étranges qu’il entend. Force est de constater qu’on est dans le même état que lui, un peu hébété et avide de connaître la suite.

Voilà comment Jack entre dans la série : ce héros magnifique à la fois courageux et légèrement inconscient face au danger. Mais on lui pardonne, parce qu’il a de beaux yeux et une détermination de winner.


Jack Shepard dans "Lost", mannequin Decathlon

Après son petit jogging de décrassage post-traumatique, notre cher Jack déboule enfin sur ce qui, dans un autre contexte, aurait pu être une destination de rêve vendue par le Club Med : plage de sable fin, cocotiers, océan bleu turquoise, tout y est. Mais ici, c’est plutôt "Bienvenue à Koh-Lanta : L’Apocalypse".

Les cris retentissent. Le chaos est total. Un réacteur d’avion tourne encore à plein régime. Et au beau milieu de ce désastre, tel un chevalier des temps modernes, Jack est là !

Notre héros prend quelques secondes pour contempler la scène. Il erre parmi les décombres. On sent bien qu’il cherche à digérer ce qu’il voit... Et là, instinctivement, il enclenche le mode "sauveteur". Il n’est plus lui-même. Il est devenu l’homme qui sait, l’homme qui agit, l’homme qui a déjà un stéthoscope dans les poches, un BTS en maintenance aéronautique et une formation de pompier volontaire en option. Il court, il hurle des ordres, il recolle des jambes, il masse des cœurs, il accouche presque une jeune femme, bref il est partout !

Et pendant que Jack fait son one-man show médical, la série en profite pour nous balancer les autres personnages à la chaîne :

  • Hurley, le nounours au grand cœur, qui semble déjà regretter d’être monté dans cet avion.
  • Claire, la future maman.
  • Charlie, l’ancien rockeur au regard flippé.
  • Jin, aussi froid et rigide qu’une porte de prison.
  • Ou encore John, assis comme Bouddha en pleine apocalypse, déjà en train de se la jouer mystique.

Mais le clou de cette scène, c’est évidemment ce moment grandiose où Hurley demande :

"Hé mec, comment tu t’appelles ?"

Et là, la musique s’arrête, le temps se suspend, les mouettes se taisent, les vagues retiennent leur souffle, Jack se retourne, lentement, le regard intense, il marque une pause et lance, en criant comme si son prénom pouvait avoir une quelconque incidence sur leur devenir :

"JAAACK !"

La série vient de te dire : "Tu vois ce mec-là ? C’est lui le patron. C’est lui qui va tout gérer. C’est lui qui va se prendre tous les dilemmes moraux, toutes les crises existentielles, toutes les décisions impossibles. C’est le Big Boss de la série. Capisce ?"

Et le mec ne déçoit pas. Il faut dire que le temps de cette séquence, Jack a sauvé plus de vies que les pompiers durant les fêtes de Bayonne. Il a tout fait : extirpé un mec d’une tôle d’avion, aidé une femme enceinte, organisé un plan d’évacuation, calmé tout le monde, etc. Il manque juste qu’il sorte une guitare pour chanter du Christophe Maé autour d’un feu pour emballer toutes les nénettes et, je te jure, il deviendra l’homme à abattre pour tous les mecs en manque de charisme sur la plage.

Mais heureusement il n’a pas de guitare sur lui. Alors, il redevient silencieux. Il marche à nouveau, seul, parmi les décombres. On comprend alors que la série n’est pas là pour rigoler.

Dans la scène suivante, après avoir joué les héros, Jack s’isole pour soigner une belle entaille. Car lui aussi est blessé. Et le pauvre choupinou personne ne s’en soucie... jusqu’à ce que Kate entre en scène, telle une apparition divine. Et là, sans détour ni préliminaires, il lui demande de le recoudre.

C’est un peu violent comme premier date tu ne trouves pas mon cher Jack ? Je ne sais pas, propose-lui un dîner aux chandelles, une soirée ciné ou un bowling, mais pas d’emblée de te recoudre une plaie désinfectée à la gnôle.

Mais surprise, Kate accepte. Elle hésite à peine, même si elle n’a visiblement jamais recousu autre chose qu’un bouton de chemise. On sent déjà la tension sexuelle entre eux, et la série ne perd pas une seconde pour poser les bases de leur duo.

Pendant ce temps, on fait la rencontre du bad boy officiel de la série. Le sex symbol, le mâle alpha, celui qui a fait frissonner toutes les ménagères en mal de passion et de cambouis : Sawyer.

Sawyer dans "Lost", mannequin Emmaüs

Ah c’est sûr que Jean-Bernard, avec ses lunettes à double foyer, son abonnement au Figaro Magazine, son salaire d’expert-comptable et ses horaires de fou, ce n’est pas exactement le mec qui fait rêver. Marie-Josiane, elle veut un peu de fougue mon cher JB. Elle veut que tu la fasses vibrer. Que quand tu rentres à la maison, tu claques la porte, tu jettes ta sacoche, tu déchires ta chemise, tu renverses le gratin dauphinois et tu l’attrapes sauvagement sur la table de la cuisine.

Marie-Constance : "Alors c’est ainsi que vous imaginez une relation amoureuse. Avec de la violence et de la luxure ? Vous êtes un pervers et une honte pour l’image du couple. Je prie pour votre compagne."

Jean-Clément : “Mais il a raison ! Il faut que Jean-Ber il la secoue sa bonne femme ! Une bonne levrette et tu lui en mets..."

Stop. On stoppe tout. On s’arrête ici sur les détails. Si maintenant Jean-Clément commence à argumenter pendant que l’autre bigote monte en pression, on n’est pas sortis du bois... enfin de la jungle ici ! Vous vous calmez tous les deux, je reprends les commandes et on poursuit ce pilote de "Lost".

Donc ce nouveau héros en mode rebelle s’appelle Sawyer. On ne le voie pas longtemps pour l’instant, mais débarquer de la sorte, sans rien dire, en mode "je suis beau, je suis sale, je suis potentiellement dangereux", c’est amplement suffisant pour capter l’attention de ces dames.

Grâce à lui, on bascule sur l’ambiance sur la plage. Le soleil se couche, la tension aussi, et chacun commence à se poser sur la plage. Les premières interactions entre les personnages importants émergent. C’est l’occasion rêvée pour la série de nous sortir ses archétypes, ses héros prêts à cocher toutes les cases des grandes séries dramatiques, et donc de confirmer ce qu’on a déjà identifié au début de l’épisode :

  • Jack, le mec parfait, le bon samaritain qui transpire la droiture et le leadership.
  • Sawyer, le bad boy charismatique.
  • Kate, la belle brune mystérieuse.
  • Charlie, le musicien en dépression permanente, sponsorisé par My Chemical Romance.
  • Claire, la future maman paumée.
  • John, le philosophe mystérieux.
  • Hurley, la caution cool, rigolote et sympa.

La liste va s’allonger au fil des épisodes, et nous aurons l’occasion de découvrir plus intimement tout ce beau monde tout au long de la série.

On retrouve notre Jack préféré en pleine discussion avec Kate. Et là, révélation : Jack est médecin. Entre nous, c’est plutôt une bonne chose car il aurait été Happyness manager, coach en développement personnel ou Social media manager, je pense qu’ils auraient tous fini par bouffer du sable ou des bulots morts. En gros ça se serait terminé en une orgie de chiasse sur la plage !

Effectivement ce n’est pas propre, mais heureusement, notre bon docteur est là pour éviter le carnage intestinal, ce qui est un bel atout dans leur situation. En plus, monsieur a des connaissances en aviation. Le gars coche toutes les cases du mec bien dans une situation post-apocalyptique. Et il a bien décidé d’en mettre plein les mirettes à la jolie Kate qui semble fascinée par le savoir du beau Jack. Ou alors elle dit :

"Il se la pète vraiment beaucoup, mais que quitte à être coincée sur une île déserte, autant passer du temps avec le type qui pourra me sauver plutôt qu’avec les autres pouilleux !"

Cet instant de partage entre nos deux tourtereaux prend fin lorsqu'un bruit étrange surgit de la jungle. Un son venu d’ailleurs, comme si nous étions plongés dans l’univers de Jurassic Park. Les survivants se regroupent tous sur la plage, le regard vissé vers les arbres qui tremblent, une fumée qui s'élève et... écran noir.

Nouvelle scène, premier flashback d’une longue série qui parsèmera le show. Et si tu veux mon avis - et tu vas le prendre même si tu le veux pas, parce que maintenant t’es là, t’es foutu - ce flashback ne sert pas à grand chose.

On se retrouve dans l’avion avec Jack en mode gentil voisin idéal. Il a de l’empathie à revendre, le regard doux, la voix rassurante... Bref, le prince charmant du vol Oceanic 815.

Mais attention, tout n’est pas rose chez notre bon docteur. Le gars cache un petit penchant pour la gnôle, le coquin. Bon je te rassure, on n’est pas encore sur une descente de pastis en slip kangourou devant le foot, mais ça picole tranquille sur son siège. C’était bien la peine de donner des leçons à Bailey et de le traiter de boit-sans-soif. Enfin Jack, tu ne vaux pas mieux, hein, avec ton petit shot avant le crash !

Oui, je sais, ce n’est pas la bonne série, mais ça me permet de placer une référence à la série "La vie à cinq" et avec elle, de citer Jennifer Love Hewitt. Rien que pour ça, ce flashback mérite d’exister. Voilà. Merci.

jennifer love hewittJennifer Love Hewitt (je n'ai pas trouvé d'autre photo, promis...) ?

Mais soyons honnêtes, ce retour en arrière ne nous apprend pas grand-chose, à part que les passagers ont vaguement échangé deux mots dans l’avion. Ah bon ? Sérieux ? Ils ont parlé alors qu’ils étaient enfermés pendant douze heures dans un espace confiné à 10 000 mètres d’altitude ?

Incroyable ! Bref. Un flashback pour pas grand-chose. Mais on garde la satisfaction d’avoir placé Love Hewitt !

Retour sur la plage. Kate est déterminée : elle veut accompagner Jack dans sa mission d'exploration à la recherche de cette fumée mystérieuse. Mais avant de partir, petite séance shopping à la recherche de la paire de chaussures idéale pour crapahuter dans la montagne. Voilà sa priorité ! Ah... ces bonnes femmes alors...

OK, c’était pas très fin. D’autant plus que la scène est, en fait, assez tragique : Kate enlève les chaussures d’un cadavre. Une scène qui me donne une idée : et si on remplaçait les mannequins dans les vitrines par des macchabées ? Histoire que les gens consomment moins et que ça fasse un peu réfléchir avant d’acheter ce 47e jean slim à 19,99€ cousu par un enfant à moitié myope payé en grains de riz.

Marie-Emma : "Ah non mais alors là non ! Trop nulle votre idée. Et puis c’est dégoûtant. Moi, je mettrais jamais des habits portés par quelqu'un d’autre. Déjà vivant c'est non, alors mort… ouh là là je n’ose même pas y penser. Je ne valide pas du tout du tout ce projet, alors la, non non non non non !"

Bon Marie-Emma... Dis-moi franchement : t’es née comme ça ou tu t’es entraînée pour devenir complètement conne ? Figure-toi qu’il ne s’agit pas d’ un vrai projet, mais d’une interpellation ironique pour faire réfléchir les gens sur la surconsommation. Tu sais ce qui est vraiment flippant, Marie-Emma ? C’est qu’en 2025, des putains d’influenceuses de merde (désolé pour la vulgarité) reçoivent des produits de beauté dans des blocs de glace. Oui tu as bien lu, des colis figés dans la glace. La voilà la véritable connerie, et ce n’est pas une blague. Mais où va le monde ?

Dans la scène suivante, c’est parti pour la grande expédition pour Kate, Jack et Charlie le relou qui s’est joint à eux. La ballade en amoureux n’est plus au grand dam de Jack. Ce dernier tire un peu la tronche, parce que le moment à deux avec sa belle brune s’est transformé en rando à trois. Et ça, ça casse un peu l’ambiance.

Et voilà que Charlie commence à se la raconter. Monsieur est musicien, s’il vous plaît. Il est bassiste dans un groupe de rock soi-disant mondialement connu : Drive Shaft. Il te balance ça l’air de rien, comme si c’était tout à fait normal de glisser une promo en pleine survie. Bon, calme-toi Charlie. T’es pas dans les Foo Fighters non plus, hein. Et en plus, t’es bassiste. Pas de panique Jackounet, t’as encore toutes tes chances.

Parce que soyons honnêtes : dans un groupe, le bassiste, c’est comme le poivron dans une raclette. C’est là, mais tout le monde s’en fout un peu.

(Et là, petit message aux amis.e.s bassistes qui me lisent : je vous aime, je suis des vôtres. Section rythmique en force, cœur avec les doigts).

Pendant ce temps, sur la plage, la pluie tropicale s’abat sans sommation. Tout le monde cavale se mettre à l’abri, excepté ce brave John Locke, qui reste là, stoïque, bien planté dans ce rôle énigmatique.

Du côté des pèlerins de Saint-Jack-de-Compostelle, après un bon moment de crapahutage à travers racines, boue et arbres imposants, nos randonneurs de l’extrême tombent enfin sur la carlingue avant de l’avion.

Et là, ambiance de la mort : des cadavres, des sièges éventrés, de la ferraille et certainement cette douce odeur de kérosène et de rêves brisés. Arrivés enfin au cockpit, Jack et Kate sont à la recherche du transmetteur. Surprise : le pilote est encore en vie ! Oui, un survivant ! Il parle, il respire, il est là... sauf qu’il n’est pas porteur de bonnes nouvelles. Il balance à Jack que l’avion a dû faire demi-tour, qu’ils ont perdu le signal et que s’il y a des secours, ils cherchent au mauvais endroit. La très mauvaise nouvelle étant que le transmetteur ne fonctionne pas. Quand le destin décide de te chier dessus, il ne fait pas les choses à moitié.

Pendant que Jack et Kate jouent aux experts dans le cockpit, le petit coquin de Charlie s’est discrètement éclipsé. Où est-il passé, ce garnement ? Dans les toilettes... étrange ! Alors, plusieurs hypothèses s’offrent à nous :

  • Il avait une envie très pressante. Ce qu’on peut tout à fait comprendre, vu le niveau de stress. Une coulante post-traumatique, c’est humain. Mais dans une carcasse d’avion, il y a plus sympa !
  • Il voulait se refaire une beauté pour dragouiller la belle Kate.
  • Ou alors... il cache quelque chose. Un truc louche… un secret… une addiction… une double vie… ou alors sa collection de pin’s ? A-t-il celui de Thierry Rolland ?

Bon, mon instinct penche pour l’option "gros caca". Parce qu’à sa place, j’aurais fait pareil. Un lieu fermé, un peu d’intimité, du PQ à portée de main… le luxe en pleine apocalypse.

Jean-Thierry : “Sérieusement ? Non mais t’es complètement à côté de la plaque mon gars. Charlie est un personnage mystérieux, torturé, complexe. Depuis le début il est louche le type. Il est peut-être toxicomane, il planque de la drogue ou alors…”

On s’en fout de ton avis. Et puis, t’as déjà tenté de te torcher le cul avec une feuille de palmier trempée toi ? Non ? Ben alors tu la fermes !

Alors que nos valeureux explorateurs commencent à s’habituer au confort spartiate de la carlingue, les bruits suspects de la jungle font leur grand retour. Quelque chose semble rôder autour de l’avion.

Tout le monde est sur le qui-vive. Et là, paf, c’est le pilote qui se fait choper comme une merde. Un bon vieux "jump scare" assez prévisible, où un truc invisible l’attrape et le traîne hors de l’habitacle pour l’achever en coulisses. On ne voit rien, mais on entend bien, et surtout on voit gicler du sang sur les vitres.

Jack, Kate et Charlie, eux, détalent comme des petits lapins affolés, sauf qu’ils ne savent pas trop où ils vont, alors ça tourne un peu en rond. Finalement, ils se retrouvent au pied d’un arbre… au sommet duquel le cadavre du pilote a été déposé façon déco de Noël macabre. Et là, c’est le festival des questions :

  • Comment ce corps a-t-il fini perché à 10 mètres de hauteur ?
  • Qui ou quoi l’a démembré comme une dinde un soir de réveillon de Noël ?
  • C’est quoi ce bruit façon Jurassic Park dans la jungle ?
  • Pourquoi l’avion s’est-il crashé ?
  • Que foutait Charlie dans les chiottes ?
  • Boone est-il vraiment aussi débile ?
  • Claire va-t-elle accoucher façon Alien sur la plage ?
  • Locke a-t-il toujours été mystérieux ?
  • Jack et Kate vont-ils copuler dans une grotte humide ?

Autant de questions, autant de mystères, autant d’intrigues que la série va soulever, nourrir, et puis enterrer pour une partie pendant six saisons. Elle te fera croire que tout est profond et philosophique, alors qu’en fait, c’est juste pour t’empêcher de zapper.

Mais pour l’instant, c’est ici que s’achève notre premier épisode. Certes, c’est la première partie d’un double épisode, mais tu vois bien où ça va te mener : dans une spirale infernale de suspens, de flashbacks, de révélations inutiles ou pas et de cheveux sales. À toi de voir si as envie de poursuivre l’aventure avec nos amis échoués.

Alors, ça valait le coup de revoir "Lost" ?

La grande différence avec Le Rebelle, Manimal, Sous le Soleil, Tonnerre Mécanique ou encore Le Miel et les Abeilles, c’est qu’avec "Lost", on joue dans une autre cour. Celle où les scénaristes ont plus d’un neurone, où les acteurs savent aligner deux phrases sans montrer une quelconque défaillance cérébrale, et où la réalisation n’a pas été confiée à un stagiaire.

Bref, "Lost", c’est de la série télé qualitative, et ça change tout.

L’écriture est plus fine, les personnages mieux creusés (même si parfois bien clichés), la mise en scène efficace, et surtout : ça intrigue. On n’est pas juste face à une série débile. Il est donc moins aisé de la descendre en flèche comparativement aux autres suscitées.

Et tu sais quoi ? Revoir ce premier épisode ne m’a pas coûté. J’ai même été un peu content de retrouver certaines gueules. En résumé :

Les aspects positifs de ce premier épisode :

  • C’est intrigant. On veut savoir.
  • Il y a un paquet de personnages. On sait qu’il y aura matière à se mettre sous la dent.
  • C’est bien foutu. Objectivement, c’est assez maîtrisé.

Et puis faut pas oublier que "Lost", c’est un totem dans l’histoire des séries télé. Elle a redéfini les codes, inspiré des tas d’autres shows (souvent ratés, on ne va pas se mentir : "The Event", "Manifest", "Flashforward"...), et prouvé qu’une série pouvait être à la fois populaire, feuilletonnante, et ambitieuse.

Les aspects négatifs de ce premier épisode :

  • Des personnages un peu clichés.
  • Et ce générique… ou plutôt cette absence de générique.

Pour conclure, oui, ce premier épisode intrigue et donne envie de voir la suite de la série. Si tu n’as jamais vu "Lost", fonce. Mais doucement, genre un ou deux épisodes par semaine maximum. Le binge watching, c’est pour moi la mort des mystères. Et "Lost", c’est littéralement une série qui vit de ça. Laisse vivre en toi ces questions que va te poser la série.

Est-ce que je vais continuer la série après ce pilote ? Non, je connais déjà la suite. Non pas que la série ne vaille pas le coup, bien au contraire, mais une fois que le voile s’est levé sur tous les mystères qui entouraient l’intrigue, il n’y a vraiment plus le même enjeu pour le téléspectateur. L’effet de surprise est mort, enterré, et probablement dévoré par un… chut, je ne spoilerai pas !

Donc revoir "Lost", c’est un peu comme revoir “Le Sixième Sens”. Tu peux le revoir une fois, pour le style, mais ça ne dure qu’1h40. Pas comme "Lost" avec ses 121 épisodes. Ainsi, je ne me vois pas jouer à l’ermite pendant des semaines alors que je connais déjà tous les secrets de la série.
Perso, je préfère mille fois me refaire "Six pieds sous terre", "Deadwood" ou "Les Soprano". Pas le même genre, mais des séries tellement cultes et savoureuses !

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